CSI 01×11 : Shock Waves

CSI 01×11 : Shock Waves

La dixième saison de CSI s’était éteinte sur un plan de Ray Langston, allongé sur le sol, après s’être fait poignarder dans le bas du dos. De cette image on retiendra l’efficacité du cliffhanger (à l’issue sans surprise, pour autant), mais un autre souvenir se superpose dans l’inconscient des sériephiles : Celui du Docteur Carter dans Urgence (ER). On se souvient du traumatisme (pour le personnage comme le spectateur) de cet événement, la conclusion tragique, et le cycle infernal de la suite. Cette citation, dont l’innocence reste à démontrer, entraîne une réflexion que ce season premiere va creuser au point d’en faire la matière première de cet épisode, malgré le caractère évènementiel de certaines actions et la présence en guest star de Justin Bieber;

Une opération en urgence, un enterrement, quatre explosions, Justin Bieber, CSI décide d’entamer les festivités dans le sensationnel. Pourtant, l’attention se porte sur les personnages, et avec eux, s’exprime une constatation sur la série elle-même. Comme une auto-réflexion des scénaristes, voire une psychanalyse à peine déguisée : Aujourd’hui, la série semble fatiguée. Personnages cabossés, usés, blessés. Signes visibles, des corps meurtris. Une épaule en écharde, une main bandée, une personne alitée, un œil au beurre noir. Ici, le corps est vu comme une machine vieillissante, donc perfectible. Une désaffection corporelle qui montre ses limites dans l’exercice de ses fonctions. Et de poser la question, jusqu’à quand peut-on continuer ainsi ? Aux blessures physiques s’accompagnent les tourments psychologiques. Des fantômes de traumas passés viennent hanter les discussions (Warrick) ou les images (Grissom). Rappel d’un temps béni où tout réussissait.

Difficile de ne pas voir dans ces mouvements convergents un geste (in)conscient vers un constat inaliénable : la série a entamé sa phase descendante, les plus beaux jours sont derrières. La fiction qui a remodelé, pour le meilleur et pour le pire, le paysage télévisuel américain (dans le genre policier) admet sa fin de règne. Aveu d’impuissance qui prend une tournure savoureuse comme elle introduit le fil rouge de la saison : la police de Las Vegas est la cible d’un mouvement d’extrême droite. Spleen, anxiété, menace, les scénaristes mettent en scène les propres maux de la série pour s’en servir comme ingrédient narratif. Un recyclage qui pose une question : La série peut-elle renaître ?

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