Au-delà de toute comparaison critique, on peut voir en Stargate l’héritière de Star Trek. Un film (Stargate de Devlin et Emmerich), une série principale (Stargate SG1), un premier spin off (Stargate Atlantis) et un second aujourd’hui (Stargate Universe). Dix saisons et 214 épisodes au compteur de SG1. Cinq saisons et 100 épisodes pour Atlantis. De la science-fiction archéologique des débuts, l’ensemble a basculé aux confins du space opera, avec un succès public au rendez-vous. Les séries n’ont pas toujours tenu toutes leurs promesses, SG1 souffrant d’un syndrome post-Sliders avec sa planète de la semaine, sans parvenir à enflammer son pitch dans l’optique d’un projet plus vaste (acte manqué du space opera). Et Atlantis a eu du mal à exister (d’un point de vue identitaire) dans l’ombre de sa grande sœur.
Stargate Universe (SGU), de par son titre, a tout du programme « compilation ». Apparition d’O’Neil et Jackson, vague rappel des faits par l’intermédiaire d’un geek hardcore gamer. Mais l’Universe du titre vaut surtout pour sa lecture littérale. Postulat entre Star Trek Voyager pour l’idée du vaisseau envoyé au milieu de nulle part très loin de la terre et un petit côté Battlestar Galactica (BSG)pour l’aspect militaire/civil en milieu clos et mode survie. Bien sûr, on n’oublie pas le contexte général de la série avec l’adjonction élémentaire de la Porte des Etoiles, et la découverte hebdomadaire d’une planète. Façon, in extremis, de recoller aux valeurs premières de la série.
Dans les faits, cela donne au show, un côté un peu schizophrène et désincarné. Le pilot se cherche entre adopter une nouvelle posture, en opposition avec ce qui a été créé auparavant, et opérer dans la continuité. Sanction immédiate : on compose avec des situations stéréotypées, qui peinent à exister autrement que dans le rappel (en moins bon) des séries dont elle puise l’inspiration. Autre mauvaise idée, user du geek drôle de service pour nous servir de guide. Effet déjà utilisé tellement de fois qu’il fatigue dès les premières minutes et dessert plus la série auprès du public que son acceptation immédiate.
La construction du pilot, en flash-back tente de dynamiser un récit par nature linéaire. Sacrifice d’un éventuel suspense au profit d’une structure plus moderne, tout en rupture. Le montage reste un peu confus, avec des enchaînements guère heureux. L’ensemble devient trop lisible et prévisible pour surprendre. On notera un ton général grave et un climat sombre, qui rompt avec l’idée d’une science-fiction plus décalée que l’on se faisait de SG1. Parfois un peu trop appuyé (l’interprétation cabotine de Carlyle), on peut y deviner une (autre) volonté de surfer sur le succès de BSG, sans toutefois atteindre le même résultat.
SGU souffre du poids des aînés. Où l’héritage de shows comme Voyager ou BSG pèse sur un résultat trop perfectible. On devine les intentions, que ce soit sous la forme d’hommage et d’une quelconque célébration. Mais devant le champion toute catégorie BSG, SGU reste un petit outsider à la portée limitée.
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