Mad Men 03×06 : Guy Walks Into an Advertising Agency

Mad Men 03×06 : Guy Walks Into an Advertising Agency

Désillusion. Thème au centre de l’épisode. Sous des formes différentes. Mais avec un unique cadre : Sterling Cooper.

On commence avec Joan. Déchéance éclair. Un pot de départ noyé par la visite des grands pontes anglais. Et un avenir qui s’obscurcit devant un mari qui n’aura pas reçu la promotion tant attendue. C’est un peu le rêve de la femme qui s’envole. Si elle incarne une forme de modernité, elle s’inscrit encore dans une démarche très actuelle. Comprendre, son indépendance se trouvera dans le succès professionnel de son mari. Et ainsi, pourra-t-elle prétendre être la femme au foyer mondaine, celle des magazines. L’épisode la laisse dans une impasse. Quittant Sterling Cooper. Avec un mari médecin qui n’a plus d’avenir à New-York. Christina Hendricks campe à la perfection cette femme qui n’aura laissé qu’une seule fois se fissurer la façade qu’elle arbore. Assurance d’une femme qui a tout (lucidité sur son époque) pour parvenir à l’indépendance. Exception faite du courage, peut-être.

Lane. L’espion. L’ennemi infiltré. La preuve vivante d’une colonisation british. La série ne verse jamais dans le manichéisme, mais elle n’avait rien fait pour embellir ce personnage que l’on perçoit comme l’envahisseur (mais un envahisseur invité, faut-il préciser). Une impression qu’elle corrige avec la venue de ses supérieurs pour une inspection. On s’aperçoit alors que l’homme est perçu comme un pion, que l’on déplace à droite à gauche, au gré des envies et des besoins. Premiers pas des délocalisations, du personnel mobile (malgré lui), que l’on retrouve aujourd’hui dans la politique de la France (fonctionnaires déplacés, les abus d’Orange). Il faut voir le désarroi d’un homme qui commence tout juste à s’adapter (aménagement, enfant inscrit à l’école) et que l’on envoie dans un pays à la culture quasi opposé (malgré l’importance du colonialisme anglais) : l’Inde. Déshumanisation des employés (plus outils ou solution miracle dans le cas de Lane), notre ère professionnelle y trouve ses racines.

Don. Depuis le début de la série, au niveau professionnel, Don incarne l’assurance. De celui sûr de son savoir et de sa valeur. Véritable observateur lucide, intelligent, capable de trouver la campagne parfaite, œuvrant autant dans la nostalgie, les traditions que l’ouverture à d’autres formes de pensées plus modernes. A ce titre, on ne connaissait pas l’homme très ambitieux. Quand ses interrogations sont plus d’ordres éthiques, moraux ou identitaires, que professionnels. Pourtant dans cet épisode, on assiste à un changement de profil. Quand Don devient excité par la perspective d’une promotion et d’un exode à Londres. Est-ce l’idée de quitter son pays, ses racines, afin de se reconstruire une nouvelle identité qui l’intéresse autant ?

Finalement, un accident stupide ou une prévision hasardeuse aura raison des évolutions des deux hommes. Un pied perdu permettra à Lane de conserver son poste. Et les portes ne s’ouvrent pas pour Don. L’épisode met un coup de pied de la fourmilière pour observer les réactions. Il ne fait plus aucun doute que l’on assistera à des changements majeurs d’ici la fin de la saison. Réorganisation, évolution, disparition, la vie des publicitaires de Sterling (Cooper) ne se contentera pas du statu quo.

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