Symptomatique du genre fantastique en France, Hero Corp finit par fonctionner à l’usure. Où la persévérance du spectateur se transforme en indulgence.
Hero Corp est l’adaptation franchouillarde du groupe de super héro. Dans une version maison de retraite à ciel ouvert, plus proche des Mistery Men que de l’école Xavier dans X-Men. La série écrite, réalisée, interprétée par Simon Astier (frère d’Alexandre, créateur de Kaamelott) raconte la venue de John dans un petit village de campagne, au milieu de nulle part, pour l’enterrement de sa tante. D’abord intrigué par des mœurs et traditions locales étranges, il va apprendre qu’il est le descendant d’une lignée importante de super héro, que ce village est un refuge pour gloire super-héroïque vieillissante et que la plus grande menace du monde est de retour.
Heroes abordait le super-héro selon un angle réaliste. Hero Corp choisit la parodie. Orientation logique face à une enveloppe budgétaire minuscule pour un résultat cheap évident. Astier compense en usant du facteur retraité héro vieillissant et son cadre bucolique. Le constant est plus sévère et impardonnable devant la réalisation calamiteuse que l’on jurerait inspiré des productions AB (Hélène et les garçons, Les filles d’à côté, Le miel et les abeilles,…), comparaison peu flatteuse. Abus de champ/contrechamp mécanique qui isole les participants d’un dialogue. Effet saisissant, on a l’impression que les acteurs/personnages ne sont pas dans la même pièce lorsqu’ils se parlent. Accompagné d’un jeu d’acteur hésitant (du mal à croire aux dialogues ?) et de blagues éventées trois coups sur quatre, on comprend que certains spectateurs aient lâché en cours de route.
Pourtant tout n’est pas mauvais et sur la longueur, la série parvient à trouver un rythme de croisière, une routine et développer des axes narratifs intéressants. Le show parvient même à se démarquer dans son approche de la vieillesse super-héroïque, la défaillance des pouvoirs ou le fait de se trouver rétrogradé (comme Captain Acide en Captain Shampoing). Si le thème est traité essentiellement sur le ton de l’humour, on parvient à trouver une vision attendrissante et un peu nostalgique, sur ce qui attend nos super-héros préférés (ce que vient de lancer Marvel dans une nouvelle ligne éditrice). Astier connait son sujet. Si à l’écran, la comparaison est impossible, dans quelques allusions (les 4 Atomics pour les Fantastic Four) ou la vision de comics narrant les exploits passés, on découvre un univers référentiel sous forme de recueillement.
Sans excès d’ambition, la série pêche par un arc principal décevant. L’aventure rustique de super-héros campagnards devient plus intéressante que le combat contre le grand villain. On se dit que la ferme des super-héros n’était finalement pas une mauvaise idée.
Source de l’image : Site officiel d’HeroCorp
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