Les six épisodes de la première saison avaient eu du mal à créer une vraie identité au show. Gestion difficile du lourd héritage de The Office (Us). Celle qui avait été annoncé comme un spin off, se trouve être une création originale, qui reprenait le ton et l’aspect formelle de sa grande sœur. Focalisé sur un personnage un peu gauche (Leslie Knope, campée par Amy Poehler, transfuge du SNL et s’étant récemment fait remarquée en sosie d’Hillary Clinton), au sein d’une équipe pas vraiment performante. Si l’on troque le monde de l’entreprise pour celui de l’administration (Leslie est responsable du département des jeux et espaces verts), on reste dans une structure (aujourd’hui) très référencé. Et il n’y a bien qu’en fin de saison, que l’on perçut les signes d’indépendance.
Retour à Pawnee (ville fictive de l’Indiana). Leslie Knope célèbre le zoo local. Coup de projecteur sur les animaux avec cet œil mi naïf mi bonne volonté. Où l’on célèbre les soixante ans d’un perroquet, des chimpanzés diplômés ou le mariage de deux pingouins. Stupeur dans l’assemblé, quand un safari-man annonce que Leslie vient de marier deux mâles, qui consomment expressément leur union. Prétexte à un embrasement citoyen quand la communauté gay voit dans ce geste une dimension politique.
Avec ce genre d’intrigues, d’une petite chose insignifiante qui prend des proportions énormes, souligné par la psychologie ingénue de son héroïne, Parks & Recreation dévoile tout son potentiel. Elan salvateur qui convient cette forme d’humour emprunté à The Office et la lecture politique d’un fait de société. Prendre la pleine mesure du contexte administratif d’une petite ville. Et l’affronter sous une forme nonsensique. La défense du mariage gay, par une personnalité crédule qui fonctionne à coup de clichés et préjugés. Innocente dans le mauvais sens du terme, mais pleine de bonne volonté. La brave Leslie Knope se retrouve, malgré elle, étendard de l’ouverture, porte parole des gays (« The queen of gay») avec son portrait retravaillé comme celui de Barack Obama, il y a peu. Cela donne des moments anthologiques (Leslie reprenant Lady Gaga, un sommet), une vraie énergie. Et un cordon enfin coupé avec The Office.
Quelle déduction doit-on voir dans l’exode des pingouins en Iowa, où le mariage gay est légal ? Peut-être aucune, sinon celle de la farce dans la vision des deux animaux, sanglés dans des sièges auto, et régulièrement vaporisé par Leslie. Parks & Recreation est déjà très drôle, pourquoi lui en demander plus ?
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