Damages 02×02 : Burn it, Shred it, i don’t care

Damages 02×02 : Burn it, Shred it, i don’t care

La prudence. Celle qui fait avancer à petit pas. Sans prendre le risque de trop se dévoiler. Les scénaristes semblent jouer leurs cartes avec une grande retenue. Ainsi, quand ils ont trop dévoilé leur jeu, ils se défaussent rapidement (le faux procès du FBI, pratique aisée). Pour mieux se concentrer sur la big case. Et l’on sent les auteurs bien plus à l’aise quand il s’agit de perpétuer une recette éprouvée. Maîtrise totale de l’exercice. A coup de bluff made in Patty Hewes. L’arroseur arrosé, tel est pris… On replace les pions sur le grand échiquier et l’on s’apprête à mettre en place sa tactique impitoyable.

Tout le monde cache bien son jeu. De tous les côtés. Les auteurs aiment avoir plusieurs coups d’avance. Et de surprendre ainsi le public. On se souvient encore du résultat de la première saison. On aimait se faire prendre au piège. Passif et attentif d’un récit qui savait ménager ses révélations. Certaines ficelles étaient un peu grosses. Le résultat parvenait toujours à réaliser son office. Aujourd’hui, on est peut-être plus exigeant. On épie chaque petit détail. On élabore davantage de plus amples théories. On comprend le rouage, alors on tente de faire fonctionner la machine. Avec plus ou moins de résultat. Seul l’avenir nous le dira. Et l’on peut dire que cette entrée en matière, si elle ne déçoit pas, affiche des prétentions bien trop sages. Peut-être sommes-nous impatients ?

Du côté du flash-forward, c’est toujours l’inconnu. Auto-préservation. Assez indigeste dans sa forme (errances chromatiques, répétitions) et révélation froide et convenue (la relation évidente et prévisible dès le premier épisode entre Oliphant et Ellen).

Deux séquences, au cours de cet épisode, trahissent la rigueur qui caractérise le travail des scénaristes. La rencontre entre le fils de Patty, Michael et William Hurt. Appuyé trop lourdement pour laisser planer le doute. On se demande alors pourquoi une énigme est entretenue autour d’un passé commun entre Patty et ce dernier. Tant il convient que ce fameux lien est personnifié par Michael. La seconde, plus impardonnable, parce qu’elle verse dans le mauvais goût : Chez Oliphant, après une conversation avec Ellen autour du motif de la vengeance et de ses méthodes d’exécution ; il ouvre un placard et laisse apparaître une imposante collection d’armes à feu et de coupures de presse au son d’un improbable morceau de métal. En total rupture avec la tonalité générale de la série, mais surtout de la scène. Car cette énigmatique et violente pulsion de musique rompt la partition classique que l’on écoutait jusqu’à présent. Dans une autre série que Damages, on aurait pu prétendre à la blague, la parodie, le second degré. En l’état, c’est ridicule.

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