On avait quitté l’équipe de Lenny divisée. Mercer en électron dissident devant un boss toujours plus manipulateur. Au point de laisser son fauve incontrôlable décider de son exécution (ou non). The Fixer sentait ce parfum nostalgique d’un sujet né avec vingt ans de retard. Un pitch sorti tout droit des (glorieuses) 80’s. Où l’on sort un détenu de prison (pour avoir tué son oncle et sa tante, pédophiles sur sa petite sœur) pour faire partie d’une équipe officieuse qui règle des affaires officielles, quand les moyens de la police sont insuffisants ou trop lents.
Retour au présent et à l’unité revenue. Autour d’une affaire de gangs et d’enlèvements d’enfants. Protection de témoin face aux caïds du quartier adeptes de l’attaque à l’acide. Heureusement, John veille. Un retour surprenant, l’équipe au grand complet qui travaille comme si les évènements passés ne s’étaient jamais déroulés. On retrouve un John docile, aux ordres d’un Lenny peut-être plus humain (en apparence ?). Malgré cette (légère) déconvenue, d’une ellipse qui arrange un peu trop bien les choses, les scénaristes s’autorisent un excès d’ambition avec une intrigue en poupée russe. Une heureuse initiative qui permet à la série de se sortir d’une formule de série B bas de gamme.
Si The Fixer n’a jamais fait dans le registre léger et guilleret, cet épisode en deux parties affiche un caractère plombant. Et permettra aux vieux démons de John Mercer de rejaillir. Pédophilie et trafic européen d’enfants (filiale bulgare). Et nouveau séjour en prison (plus traumatique pour le pauvre Calum). Cet épisode met un point d’honneur à utiliser de vieux thèmes, au service d’une intrigue efficace, quoiqu’un peu décousue. Mais on gagne, sur ce traitement en longueur, une charge dramatique plus réaliste. C’est aussi l’occasion d’un passage de relais. Entre deux contacts de Lenny. Du vieil ami condamné au trouble agent du MI6 qui voit dans l’équipe composée de John/Calum/Rose un bien bel instrument en devenir.
Coup d’envoie d’une saison (ou series) réussie. Application d’une rigueur retrouvée (plus en phase avec son époque) et introduction d’une figure intéressante que l’on retrouvera dans les prochains épisodes. The Fixer, de par sa durée courte (six épisodes) ne s’embarrassait pas d’arcs narratifs conséquents. Il semblerait que les auteurs aient légèrement surévalué leurs ambitions. Et c’est au cœur de la série qu’ils s’attaquent. Une bonne nouvelle pour une série à première vue périmée et qui entre enfin dans le 21ème siècle. Mieux vaut tard que jamais.
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