Débarqué en pleine X-Files-mania, Dark Skies n’a eu qu’une seule petite saison à son compteur. La série profitait de l’engouement pour les extraterrestres et les conspirations pour oser une relecture intelligente puisant dans la mythologie ufologique et l’histoire américaine.
Dark Skies rejoint le cimetière de ces séries trop vite enterrées. Le show créé par Bryce Zabel et Brent Friedman possédait pourtant tous les ingrédients pour une fidélisation à long terme. Jouant aussi bien sur la mode de l’époque que l’élan nostalgique américain. L’histoire débute pendant les années soixante et revisite les faits marquants. Qu’ils soient politiques, culturels ou de société. Les deux auteurs choisissent d’encrer leur récit dans un panorama historique pour en exploiter les failles ou situations ambigües. Combler les zones d’ombre par leur imagination. Et révéler une autre vérité. Seront ainsi reconsidérés l’assassinat de J.F.K., ainsi que celui de Lee Harvey Oswald par Jack Ruby, Robert Kennedy, la Beatles-mania, Jim Morrison, J. Edgar Hoover, etc. … A cette grande Histoire, Zabel et Friedman superposent les principaux faits ufologiques : le crash de Roswell, évènement matriciel, le Majestic 12, la Zone 51, les expériences sur les bovins, Betty et Barney Hill (premiers abducted)… un travail d’archéologie de niche.
La principale force de la série réside dans ce constant dialogue entre « fiction avérée » et réalité historique. Et retourne le célèbre proverbe en « un mensonge passe mieux s’il est entouré de deux vérités ». On se plait à revisiter l’histoire sous l’angle paranoïaque de l’invasion extraterrestre. « Ils sont parmi nous » disaient David Vincent dans Les Envahisseurs et Mulder dans X-Files. Comme dans les deux séries précitées, la menace a pris forme humaine. L’extraterrestre est un parasite qui prend possession de son hôte. Infectant la population, menant son invasion de l’intérieur. Si Dark Skies exploite le passé et l’ufologie, elle puise également dans la fiction (L’invasion des profanateurs de sépultures, Les Envahisseurs, de grands classiques).
Zabel et Friedman sont parvenus à jongler avec toutes ses influences, la rigueur historique, l’ufologie et rendre leur série vivante. Dark Skies n’est pas que l’ensemble de ses influences, mais une création unique qui parvient à engendrer sa propre forme avec du matériel usagé. A mi chemin entre l’exercice postmoderne et l’effet vintage. Les auteurs évitent de s’étouffer avec ce trop plein d’éléments rapportés, soignent leurs intrigues et imposent un fil conducteur dont la progression s’exprime au bout de quelques épisodes. Dès que l’on commence à s’habituer à la structure du récit, ils bouleversent les codes établis et reboot ainsi leur show. Et atteignent un final sombre et désespéré qui laissait présager d’une suite passionnante.
Enfin Dark Skies fut l’hôte de quelques gueules célèbres de la télévision : Eric Close (Without a Trace, Now & Again), Megan Ward (plus discrète on a pu la voir dans des épisodes de CSI, CSI Miami, NCIS, Boomtown, Melrose Place ou encore ER) J.T. Walch décédé peu de temps après la fin du show, Tim Kelleher (Dollhouse, 24, CSI, Without a trace, In Plain Sight, Six Feet Under, The West Wing…) ou encore Conor O’Farrell (CSI, Without a Trace, Medium, The Unit, Buffy…).
En bonus, le générique (VO) :
« Je m’appelle John Loengard. J’enregistre ce message, parce que nous serons peut-être morts demain. Ils sont là. Ils sont hostiles, et des gens puissants nous cachent leur existence. L’histoire telle que nous la connaissons, n’est qu’un mensonge. »
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