Dark Blue 01×10 : Shot in the Dark (season finale)

Dark Blue 01×10 : Shot in the Dark (season finale)

Dernier tour de piste de la saison (de la série ?). Point d’infiltration, mais une enquête dont Carter est la cible. Situation trouble (est ce que Carter l’a fait ?), suspicion par tous les côtés (feds, sa propre team), genre final opératique.

L’intention est louable. On sort l’artillerie lourde pour conclure une saison pas exceptionnelle. Elle réussie mieux que la défunte The Beast (plus sexy, plus pro’), mais reste un peu légère face à la concurrence intouchable de Sleeper Cell (ambition, traitement). Le show n’a jamais cessé de nous montrer un Carter indépendant, que ce soit face à son équipe, à l’autorité ou même aux différents services que constitue la police américaine (et ses multiples départements). Accentuant sa facette sombre, cultivant des associations discutables avec des membres louches, n’hésitant pas à contourner la loi pour arriver à ses fins. Une version light de Vic Mackey. Le contexte mis en place dans cet épisode, s’il s’avère efficace, possède une portée trop limitée pour convaincre. La faute à un développement trop schématique.

Ce season finale, avec son personnage au cœur d’une enquête, la team ne sachant plus très bien vers quel pôle se tourner (« doit-on aider son boss et risquer son job ? »), rappelle dans les grandes lignes les heures de gloire de The Shield. Seulement le show de Shawn Ryan, pour arriver à ce résultat, à bénéficier d’un traitement sur la longueur. Sept ans de réflexions pour ce finish monumental. Dark Blue souhaiterait parvenir à un résultat similaire, au terme de dix petits épisodes. Difficile d’y croire. L’abnégation, la prise de risque ou la trahison, vaguement esquissés, ne laissent guère de trace dans l’imaginaire du spectateur. Pris dans l’étau de deux sentiments contradictoires : d’un côté le peu de suspense dégagé quand il s’agit de défendre ou descendre son boss, de l’autre, à justifier la motivation à tout risquer pour sauver le manipulateur, perfide, (faux) égocentrique boss. La série (un peu) bâtie sur le nom de McDermott, on n’imagine pas que ce dernier puisse sauter.

Seul personnage à être mis en valeur, c’est Dean. Capable de prendre la relève d’un Carter, quand il s’agit de trouver des solutions, même si cela s’avère illégal. Développement prévisible, puisque l’on s’en doutait depuis le premier épisode. Dean, en chef intérimaire, motivant les troupes à défendre Carter. Disciple qui prend les initiatives, répond aux besoins de son maître. Les évènements glissent sur le personnage à la psychologie préfabriquée. On imaginait l’homme plus torturé, on se trompait. Machine, dans la pure lignée des personnages made in Bruckheimer production, insensible et dévouée. Pendant ce temps, Jamie révèle son passé à son boyfriend, point final ( ?) d’une storyline lourde et sans intérêt.

La première saison de Dark Blue s’achève sans éclat. Traits trop marqués, passage en force, la série aura essayé de s’imposer sans finesse. De ce season finale, on retiendra l’image finale en mode « page qui se tourne ». Si le show possède une suite, peut-être pourra-t-on espérer une réorganisation du concept, en impliquant davantage les personnages (et non leur fonction) et une dynamique plus travaillée, naturelle, capable de créer de vrais moments de tension.

Lire également:

  1. Dark Blue 01×07 : O.I.S. || 01×08 : Venice Kings
  2. Dark Blue 01×05 : August
  3. Dark Blue 01×01 : Pilot
  4. Dark Blue 01×03 : Purity || 01×04 : K-Town
  5. Dark Blue 01×06 : Ice