Dark Blue 01×06 : Ice

Dark Blue 01×06 : Ice

Après l’exposition de l’individualisme, place à l’unité. Deux fronts, coup double : infiltrer une équipe de voleurs, faire tomber un magnat du recèle. Vrai travail d’équipe, en paire, après les débats houleux du précédent épisode (01×05 : August) ou les frasques égocentriques du 01×03 : Purity (Jaimie) et 01×04 : K-Town (Dean). Mais à travers cet esprit de groupe retrouvé, le grand thème de l’épisode est la morale. Comment concilier éthique et infiltration. Comment accorder sa conscience avec l’incarnation du mensonge que l’on applique. Cas d’école, sujet à thèse. Dark Blue n’a jamais fait dans la subtilité, aussi, la série emploie les gros effets pour illustrer son propos.

Dean découvre que son métier peut être abject quand un père de famille, petit recéleur sans grande envergure, devra tomber parce qu’il est ami (d’enfance) avec la mauvaise personne. Surlignés au marqueur, on voyait le profil et le cas de conscience s’afficher avec trois coups d’avance. Le sauvetage, le dîner de famille, l’avenir de la fille, sa fête… Illustration d’une petite vie parfaite, rêve américain. Et un Dean qui ne pourra pas affronter la réalité en face. Lui, le jeune loup entièrement dévoué à son travail, a encore à apprendre de son maître (« never close to the familily »).

Ty doit composer entre sa mission et son mariage. Classique. Jusqu’où peut aller pour préserver l’intégrité de son enquête ? L’homme devant la tentation de la chair. Conflit d’identité. Le flic contre le malfrat. La belle blonde contre la femme à la maison. Et l’homme devant s’interroger sur son instinct de conservation maintenant que sa femme désire un enfant. Equation à plusieurs inconnues, responsabilités se marient mal avec le métier de flic infiltré. Quand la bulle éclate, on tente d’en trouver une autre, au dépend de quelqu’un (« I hope you will burn in hell »).

Carter nous apparait toujours plus confus. Une récréation qui échappe à son créateur ? Du sadomasochisme ? Difficile de trouver une explication logique. L’homme cherchant de la compagnie en pleine mission, qui promet la lune (ou un voyage à Rome) à une jeune femme en quête du prince charmant. Il n’y a rien dans l’affaire qui justifiait une telle supercherie. Besoins de se sentir comme quelqu’un de bien, même si c’est factice ? Vieux relents manipulateurs qui font surface. Carter joue avec les gens pour une noble raison (la fin justifiant les moyens). Mais quand cette pratique tourne autour d’une absence de principe, l’exercice est discutable. Torture personnelle quand il s’agit d’éconduire la demoiselle. Un mal nécessaire ?

Petit illustré de la difficulté de conserver une morale quand le moteur est le mensonge. Le show agit toujours prudemment. Investir des thèmes classiques, ne pas déborder du cadre. Comme une série qui ne cherche pas à être, mais juste à exister.

Lire également:

  1. Dark Blue 01×10 : Shot in the Dark (season finale)
  2. Dark Blue 01×05 : August
  3. Dark Blue 01×07 : O.I.S. || 01×08 : Venice Kings
  4. Dark Blue 01×09 : Betsy
  5. Dark Blue 01×02 : Guns, Strippers and Wives