Jusqu’à présent, Dark Blue n’a jamais brillé par son originalité. Encore moins dans la caractérisation de ses personnages. Des blocs vaguement sculptés, aux formes distinctes et sans guère d’évolutivité possible. Du monolithique Ty et sa version sombre Carter, au nébuleux et plus difforme Dean. Jamie, elle, c’est un livre ouvert. Un vrai personnage type. Sorte de petite fille au trouble passé. Trajectoire brisée en mode rédemption. La criminelle passée chez les gentils flics. Nuancé par une maîtrise du mensonge qui fait d’elle une héroïne duelle.
Un épisode l’avait déjà mis en scène, avec cette façon un peu gratuite de rattacher l’intrigue à son histoire (01×03 : Purity). Avec ce 01×09, on récupère ce schéma. Forcée de reprendre contact avec un ancien complice qu’elle dénonça à la police pour alléger sa peine. Effet de redondance symptomatique d’un personnage figée dans une posture uniforme. Quand les auteurs cherchent à creuser une thématique comme ils l’ont réalisé auparavant avec Ty pour un résultat pas très fin mais logique, on comprend la démarche, d’autant mieux qu’elle s’inscrit dans une dialectique interne de la série. Jamie incarnait déjà une « pièce rapportée », nouvelle recrue devant faire sa place, et son histoire suffisait à apporter un peu d’épaisseur à son personnage. Mais au lieu de développer l’aspect « rookie », les scénaristes se sont laissés tenter par l’évocation de ce même passé, au point d’en faire la seule caractéristique du personnage. Une attitude déjà vu mille fois et auquel le show n’apporte rien de novateur.
Par extension, l’épisode affiche rapidement ses limites. A l’intérêt contestable (par nature), il sombre dans l’action pathétique, suivant l’humeur de Jamie. Entre forte tête et fille fragile. Capable de tromper la police sur ses antécédents (experte), mais évoquant un cas de conscience face à son petit ami, impliqué malgré lui dans l’affaire (novice). Une écriture schizophrène qui ne sert pas beaucoup l’épisode (et le personnage). Déjà que son enjeu (inexistant) offrait une évolution peu excitante. Souligné par le regard de chien battu de l’actrice et le jeu du chat et de la sourie avec Dean, l’épisode ronronne et frôle la panne seiche.
Déjà maillon faible de l’équipe par une personnalité d’éternelle victime, Jamie s’affirme comme le personnage le moins intéressant d’un point de vue dramatique. En moteur d’épisode, ses limites entraînent ce dernier vers le fond. Betsy ne possède même pas le caractère d’efficacité séduisante des autres épisodes de la série. A oublier rapidement, en espérant que cela ne condamne pas le personnage
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