C’est dit dans une réplique, et l’on pensait la même chose : il était temps que Carter se mette un peu en danger lui-même. Lui, le grand marionnettiste et joueur d’échec. Manipulateur démiurge qui n’hésite pas à envoyer ses pions au casse-pipe. Carter, l’énigme de la série, son image également. Le Dark du titre, c’est lui. Toujours mal rasé, de celui qui n’a pas (beaucoup) dormi. Celui qui rejette l’autorité administrative (et le FBI). Torturé et complexe derrière ses lunettes de soleil. La version sombre et lunaire d’Horatio Caine de CSI : Miami (lumineux et solaire). Seul et faux solitaire. Celui qui rumine son spleen dans tout l’épisode.
L’histoire sordide d’un enlèvement raté (trompé de cible) et d’une compagnie pas prête à payer. D’une équipe du FBI pressé d’en finir, d’un négociateur incapable, de kidnappers novices et de notre équipe d’infiltrés de jouer contre la montre, de jouer contre leur boss. S’il s’agissait de développer Carter afin de comprendre ce personnage et ses motivations, l’épisode, bien que délivrant des informations, rend le personnage plus obscure. Dans la forme du « plus on en sait, moins on comprend ». Trauma d’une enquête qui a mal tourné, mauvais mariage, anniversaire ? Autant de pistes lancées, qui n’aboutiront à rien. Sinon l’éternelle solitude du personnage. Dans une ambiance film noir, lumière tamisée, bureau crasseux et bouteille de whisky.
Infiltration en plusieurs temps. Infiltration laborieuse. Paradoxe : totalement irréaliste, mais dramatiquement efficace. Où se monte un plan précaire et dangereux pour ses membres (Ty, Jamie et ensuite Carter). En roue libre, mais bien emballé (comme d’habitude), et si l’on force le trait sur l’aspect sombre et torturé de Carter (à la limite de la caricature), souligné par un jeu très limité de McDermott, on remplit les quarante-trois minutes sans temps mort. En bonus, scène de vie conjugale (au travail, donc), entre mesquine jalousie et petits plats préparés à la maison. Les enfants s’occupent, pendant que papa Carter et grand frère Ty se cherchent des poux. Lutte d’autorité, combat d’égo. Les vraies valeurs viriles, où l’on est limite prêt à se mettre sur la gueule pour mieux se comprendre. Un vrai travail d’équipe. Tout est bien qui finit bien…
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