Il aura fallu attendre que CSI NY entre dans sa sixième année pour assister au grand évènement tant attendu. Le crossover inter-CSIs. Le grand chelem. L’histoire suit le fil de la diffusion hebdomadaire américaine, commence dans CSI Miami, se poursuit dans CSI NY pour se conclure dans CSI. Le fantasme des fans. Celui de voir enfin les équipes réunies. Or, d’équipe, il faudra se contenter d’un Ray Langton globe-trotter. Pour une trilogie qui ressemble à un opération de com’ à peine déguisé.
Rappel des faits : Ray Langton (Laurence Fishburn) possédait la lourde tâche de succéder à Grisson (William Petersen). Dans l’imaginaire des fans, c’est comme remplacer le père. Impossible. Les scénaristes, bien conscients, choisissent un autre angle d’attaque. Un personnage tout aussi fascinant, au savoir encyclopédique, mais qui débute chez les CSIs. Le résultat fonctionne au-delà des espérances, mais il semble que la greffe ne prend que trop peu auprès du public, malgré un intérêt constant apporté au personnage (au détriment des autres, peut-être un reproche justifié). Effet d’autant plus ressenti dans ce crossover, où Langton tient le rôle principal et visite les différents laboratoires de la série.
Quand on organise un crossover entre spin off, on pourrait s’attendre à un travail simplifié pour les scénaristes. Les séries reposent sur les mêmes bases (visuelles, narratives,…). Et si la ville, ainsi que la figure tutélaire du show imposent la différence identitaire, l’ensemble appartient à la même famille. Difficile, dans ce cas, de comprendre le manque d’unité de l’ensemble. Où chaque épisode (donc chaque série) reste cloitré dans ses petites habitudes. Où le crossover se justifie uniquement sous le prisme du « guest star ». A ce petit jeu, c’est CSI Miami qui s’en sort avec les honneurs. La version CSI traditionnellement conspuée, se marie très bien avec l’aspect spectaculaire de l’entreprise. CSI NY offre une transition en service minimum syndical, à l’intrigue trop simplifiée à une seule course-poursuite (avec un Langton à moto, fusil à pompe sur l’épaule, presque anachronique). CSI plombe l’ensemble avec un épisode sans rythme, aux enjeux inexistants.
L’évènement (période des sweeps oblige) vendu à grand renfort de spots et autres teasers ressemble à un acte manqué. Déception et cruelle désillusion pour ceux qui voyaient leur fantasme se concrétiser. Traitement trop singulier, trop timide. On créé un lien, mais on ne se mélange surtout pas. Manque d’inspiration, d’ambition. On aurait pu imaginer que ce crossover permette d’exorciser certaines rancœurs critiques. Voire issues du show lui-même (on se souvient des mots cinglants de George Eads (Nick Stokes) à l’égard de CSI Miami et David Caruso). En lieux et place, une intrigue qui quadrille les Etats-Unis selon la géographie CSI. Et quelques vidéos conférences en guise de réunion. Complexé par ses enjeux, la trilogie offre un résultat décevant, et l’on doute que Langton en sorte grandi.
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