Dans l’analyse de l’épisode 05×08 : The Playbook, Lucarne mettait en évidence le hijacking de la série par Barney Stinson. Quand le personnage devenu ultra-populaire intéressait davantage les scénaristes (et le public) que la quête initiale du show. Confirmation avec cet épisode anniversaire.
La vie d’une série peut se découper en cap, en passages importants, difficiles, nécessaires. Le cap de la première saison, la négociation de la seconde et le virage de la troisième quand il faut commencer à penser son avenir de façon pérenne. Au-delà, on relèvera (sauf exceptions) les épisodes anniversaires. Et c’est son premier, que célèbre How I Met Your Mother (HIMYM), avec son centième épisode.
A grand renfort de révélations chocs en début de saison, les créateurs Carter Bays et Craig Thomas annonçaient que l’on rencontrerait enfin la mère du titre dans cet épisode. Evidemment, il n’en sera rien, comme il faudra se contenter de son pied. Au moins l’a-t-on situé géographiquement. Déception ? Un peu par définition, car l’on n’apprécie jamais se faire avoir sur une réclame, mais (encore une fois) tout l’intérêt comique de l’épisode est tourné vers Barney. Quand Ted est occupé à ne pas rencontrer sa future femme, Barney voit se préciser sous ses yeux le dernier fantasme de sa liste : coucher avec une barmaid hot. Pendant ce temps, Robin est jalouse, et le couple Lily/Marshall débattent sur les charmes comparés (autant dire qu’ils ne servent à rien, une impression renouvelée depuis cette cinquième saison).
Comme son titre l’indique, la concrétisation du fantasme va toucher à la sacro-sainte institution de notre Barney 2.0 (la version 1.0 était sa période hippie) : les costumes. Exagération comique autour de l’addiction, de la perte d’un être cher, dans un élan surréaliste bourré d’énergie comme la série (et le personnage) nous y a habitué depuis presque cinq ans. Neil Patrick Harris excelle dans l’art de jouer le chaud et le froid au rythme parfait pour déclencher ses blagues. Et se voit gâté d’un final dans lequel peut exploser l’autre de ses talents : la chanson.
C’est à ce genre de petit détail que l’on remarque l’intérêt et les envies des créateurs : quand la femme du titre s’esquive une nouvelle fois aux yeux de Ted (et du public) – gain autour de l’intrigue nul, Neil Patrick Harris peut mettre en évidence ces excellentes capacités de chanteur dans une dernière partie qui convoque l’idée des vieilles comédies musicales. Après un épisode ou deux où il poussait la chansonnette, la présentation des Emmy’s, la websérie musicale de Joss Whedon, Dr Horrible’s Sing Along Blog, et bien sûr, le passage obligé à Broadway quand on veut exercer la comédie et le chant, l’épisode anniversaire de HIMYM se conclut par trois minutes de chansons, drôles et interprétées avec beaucoup de talent. Comme un cadeau fait aux fans, à l’acteur, ce centième épisode célèbre, anoblit, place définitivement Barney sur le trône de la sitcom. Dernier geste à effectuer : le temps d’un (ou plusieurs) épisodes, placer le old Barney en narrateur.
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Pas grand chose à se mettre sous la dent dans ce 100e au final.
Pour un épisode anniversaire, oui. Mais tu me mets du Neil Patrick Harris au chant et j’y trouve mon compte malgré tout.