C’est un refrain connu, voire une (déjà) vielle rengaine : Qu’en est-il de la mère du titre ?
A l’origine, ce texte devait s’appliquer (et critiquer) au précédent épisode. Légère avancée dans l’intrigue principale, à défaut de la mère, on aura découvert la maison. Mais ce n’est pas pour cette raison que l’épisode est symptomatique, mais sur la manière dont l’information est donnée : sur un coup de tête. Une action irréfléchie, une pulsion. Il devient facile (et évident) de transférer cette action sur le travail des deux showrunners : L’épisode intervient comme une anomalie dans une ligne directrice qui s’évertue à ne plus mentionner son principe originel.
Impression d’autant plus vivace quand on regarde cet épisode, où se rejoue ad nauseam le triangle Barney-Robin-Ted. L’idée de départ était intéressante avec sa volonté de dissoudre une vieille antienne, la géométrie variable des couples dans les séries « à groupe d’amis ». Quand le nouveau venu s’aperçoit que sa girlfriend est entourée de deux ex-amants pour meilleurs amis. On s’attend à une manipulation narrative avec multiplication des points de vue comme la série a pu la pratiquer. Mais non, c’est un simple moyen de ressusciter ce triangle inutile.
Après un épisode qui, aux forceps, permettaient d’avancer (un peu) dans l’intrigue, on assiste à une violente régression. D’un point de vu unitaire, l’épisode n’est jamais drôle et nous sert du réchauffé. Mais à la suite du 05×20, la sanction est fatale. Les showrunners confirment avancer dans le noir total, ajoutant les épisodes un à un au sein d’un édifice de plus en plus branlant. A la raréfaction des couplets sur la mère, s’ajoute une soudaine linéarité. Quand le show n’exerce plus les récits gigognes, la multi-narration et se contente de capitaliser sur son passé. Et c’est ce dernier qui sauve (encore) la série. Les vieilles habitudes, la routine d’un humour qui continue de fonctionner malgré tout.
A ce stade, on rêverait de voir les showrunners suicider leur série, sans pour autant annoncer la mort du show. De jouer avec le présent (les deux enfants sur le canapé) pour perdurer le récit et continuer ainsi sans enjeu majeur et avec une liberté totale. De balancer la révélation sans ornement, sans prévenir, une vraie provocation salvatrice. D’assister à la mort, puis à la renaissance d’un show qui finira exsangue dans peu de temps s’il ne change pas d’orientation. Retrouver sa folie, ses arcs de plusieurs épisodes, son surréalisme. A ce rythme, même Barney va finir par lasser.
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