Chuck 03×01 : Chuck versus the Pink Slip

Chuck 03×01 : Chuck versus the Pink Slip

« I know kung-fu ! ». C’est par ces termes que se concluaient la seconde saison de Chuck. Et pendant un temps, la série elle-même (sauvée in extremis par NBC). Référence évidente à Matrix pour un show qui s’appuie sur son petit caractère geek, en lançant de gros clin d’œil à sa cible. Pour certains, guility pleasure, pour d’autres vraies réussites, la série de Josh Schwartz reprend donc cette année, avec une plus value de taille : la compétence de son apprenti agent secret.

Avec cette évolution (ou plutôt cet upgrade pour rester dans le champ lexical établi par la série), Schwartz touchait à la nature de son personnage principal (et par extension, à la série elle-même). Fini l’espion gaffeur ? Pas tout à fait. L’auteur ne fait qu’ajouter un élément à la force comique de Chuck. Car si l’expression empruntée à Matrix se permet autant d’assurance, replacée dans le contexte, on se trouve toujours face à un Chuck maladroit, dont les nouvelles caractéristiques se soldent par une absence de mémoire immédiate. Comprendre, à l’instar de l’Intersect, les flashs de Chuck ne procurent que compétences éphémères, liées à un instant précis, que la situation exige.

Nouveau gimmick comique (souligné par une petite illustration rigolote, mais qui peut vite devenir fatigante), qui va permettre de jouer sur les capacités physiques du personnage. Et lui donner une importance plus active, quand l’Intersect ne lui donnait qu’un rôle passif, lié uniquement à ses prédispositions d’agent de renseignements. On voit déjà se profiler quelques situations cocasses, que ce soit au Buy More ou en mission, et bien évidemment, le complexe de la panne, qui vient nous cueillir dès ce season premiere.

Un premier épisode qui brouille un peu la narration. Chuck (la série) n’a jamais été un laboratoire d’analyses diverses sur la façon de raconter une série, cette soudaine déconstruction (en flash-back progressif pour maintenir le suspense) peine à fonctionner. Et sème davantage la confusion que le résultat escompté. Surtout que Schwartz et ses scénaristes décident d’embrasser un maximum d’éléments en guise d’introduction. La (pseudo)rupture Sarah/Chuck, le renvoie de la CIA, la déprime de Chuck (accro aux Cheeseballs), le Buy More, le retour de Morgan,… Tout cela frôle l’indigestion. Et surtout ne permet pas d’apprécier ces évènements à leur juste valeur. Reste Devon (alias Captain Awesome), au courant de l’activité secondaire de Chuck et qui va se retrouver ciblé par l’ennemi, le prenant pour un espion. Retour aux sources, de l’apprenti espion. Avec un élément comique ajouté, la faculté naturelle de Devon à réussir (plus ou moins) tout ce qu’il entreprend. Sorte de revers de Chuck, qui se retrouve à courir derrière un métier qu’il aura passé deux saisons ou presque à vouloir quitter.

Chuck perpétue sa relecture ludiquo-geek de l’espion. A la fois respectueux des codes du genre, tout en le pervertissant par la nature extraordinaire de son héros. Toujours aussi drôle, avec de l’action light, des jolis filles, et la vision surréaliste du Buy More et ses employés fêlés. Un cocktail qui a déjà fait ses preuves et que l’on retrouve avec un plaisir non feint. Et de se rendre compte que l’on aurait vraiment été déçu de ne pas retrouver la série cette année.

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