Nouvelle tendance popularisée par Lost, repris par Desperate Housewives (saison 05) et promue en raison d’être pour la future Flashforward (grosse attente de la saison 2009/2010), le flash-forward dans NCIS est un simple gimmick. Objet ludique mis en prélude des actes, simple arrêt sur une image à venir (le plan de clôture).
Si dans les séries citées en amont, l’intérêt du flash-forward est partie prenante de la narration, dans NCIS, on peut relever l’exercice comme un simple jeu entre les scénaristes et le public. Comme une enquête dans l’enquête, mais dont on se serait le héro. Suspense à deux niveaux : résoudre l’intrigue principale, trouver le contexte de l’image imprimée. Dynamique qui booste l’épisode pour le spectateur-joueur, et sans conséquence pour l’autre.
Particularité formelle en forme de déconstruction chronologique, manipulation du cours de la narration, sans jamais saborder le suspense de l’épisode. On présente une simple information et la curiosité naturelle du spectateur d’effectuer le reste. La tentation (principe de fierté) de pouvoir dénouer les fils de la micro-intrigue à partir d’indices minimes en mode croissant. Il s’agit de recomposer les évènements a posteriori. Jeu pervers comme la manne d’informations est minime, mais la satisfaction en cas de réussite est sans commune mesure. Concept inutile ou corrompu ? Les deux, évidemment. Effet paradoxal du « tout ce qui est inutile est forcément indispensable », l’idée devient jouissive (pour ceux qui s’y investissent). Façon épisode 2.0, spectre du participatif à l’échelle série télé. On happe le spectateur et lui permet de s’investir dans l’épisode comme divertissement facultatif. Trouvaille astucieuse en forme de procédé interactif d’identification du show. Un gadget (si gimmick il est, on ne peut résumer la série à celui-ci) qui permet à la série de s’évader de son carcan policier (militaire).
Réduit à simple adjuvant sans théorisation particulière, ce micro flash-forward restera sans conséquence dans les limites du show comme celui de la série policière dans son ensemble. Pourtant, son utilisation pourrait illustrer un nouveau concept (dans un genre au bord de l’asphyxie). Cluedo déconstructiviste où la résolution par séquences se ferait à rebours. A partir d’une vue d’ensemble prémonitoire, réduire à un contexte, des personnes, un acte. Et faire du public acteur actif d’un procédé immersif. Une vraie aventure télévisuelle, déclinable en univers multimédia (internet). Immense MMO (Massively Multiplayer On-line) associé à la télévision. A méditer…
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