Fringe 02×01 : A New Day in the Old Town

Fringe 02×01 : A New Day in the Old Town

Grosse déception de l’année après un buzz conséquent. Où le nouveau X-Files (ou The Outer Limits d’après son auteur) s’est transformé en objet paresseux et remakant Sliders dans un final mou. Quelques changements au programme : retour à un format classique, réduction du budget (effet crise) et nouvelle case horaire (le jeudi, un choix discutable pour une série qui n’a pas embrasé les foules).

Un retour en forme de mea culpa ? Amusant de voir que certaines séries mettent en scène leur propre échec. Dans le genre, le procès de Jack Bauer dans la septième saison de 24, le season premiere de la dernière saison de Prison Break (que des shows Fox, hasard ?). Dans Fringe, cela se définit par l’audience concernant le futur de la division. Motif reproché : l’absence de résultat. La fiction rejoint la réalité. Et l’impression se poursuit jusque dans deux dialogues entre Peter et Broyles. Où est critiquée la passivité de la section Fringe. Toujours à courir après un résultat. Des éléments critiquables et qui étaient en partie responsables de la banqueroute de la première saison. Le show organise sa propre révolution sous forme de promesse. D’un Peter vindicatif qui assume (enfin) sa participation aux enquêtes, et non en simple observateur et traducteur des pensées excentriques de son père. On peut rester suspicieux, les meilleures intentions ne font pas toujours de bons résultats, et on ne compte plus les promesses non tenues (Heroes, habitué du genre).

Au sein de ce season premiere, l’importance de cette introspection reste relative. Trois micro-séquences. Introductions de nouveaux éléments (personnage, enjeux), réorganisation de la continuité (l’avenir de la division Fringe, existence des alter-univers) et présentation d’un nouveau danger sont au menu de cet épisode. Un programme chargé, mais la série s’est trop souvent appuyée sur des intrigues paresseuses pour meubler un temps d’antenne disproportionné. Avec le retour au format classique (et ses quatre coupures publicitaires, contre trois l’année dernière), on pouvait s’attendre à un rythme soutenu, nerveux. Un retour à une narration maîtrisée. Effet paradoxal, la répartition du temps est toujours problématique et les facilités (sous forme de grosses ficelles) pointent à l’horizon.  Excès d’ambition pour un premier épisode ? Peut-être. Entre le retour d’Olivia, son coma et victime d’une tentative d’assassinat, le shape-shifter, le nouvel agent du FBI, l’audience,… on passe d’une séquence à l’autre, on résout l’enquête avec une cassette vidéo et l’on fait de la mort d’un personnage principal un anti-évènement.

Soulagé du fardeau du lègue, Fringe trouvera peut-être enfin son souffle et une identité. Le show s’est trop souvent senti paralysée à la fois par l’héritage post X-Files et l’aura de son créateur (J. J. Abrams), initiateur d’univers métaphysique à tiroir aux ambitions révolutionnaires. Mauvais calcul, car la série n’aura apporté que déception au cours de sa première année d’existence. D’une intrigue principale insondable, complétée de loners pauvres et sans intérêts. Avec une nouvelle configuration (et le mystère des alter-univers révélé), on peut s’attendre à un tout autre résultat. Non confirmé par ce season premiere, où l’amnésie d’Olivia supprime la dynamique au profit d’un suspense que l’on espère succinct.

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