The Good Wife possède une qualité rare qui pourrait faire défaut à de nombreuses séries en cette rentrée 2009/2010. Un vrai personnage principal fort, complexe et passionnant. La « good wife » du titre, c’est Julianna Marguiles (de retour sur le petit écran après l’échec de Canterburry’s Law), femme d’un procureur qui est accusé de détournements de fonds et dont les ébats avec une prostitué ont été rendu public. Pourquoi « bonne épouse » ? Parce que la dame reste auprès de son mari dans cette épreuve humiliante.
On la verra mentionnée, photo à l’appuie, dans ce pilot, difficile de ne pas penser à Hilary Clinton quand on lit le résumé de la série. Même femme forte pris dans la tourmente, restée auprès de son mari alors que des doigts se pointaient soulignant son statut de cocufiée. Et si dans la réalité, l’affaire Monica Lewisky aura permis à Madame Clinton de devenir la figure principale de la politique dans le couple, c’est un tout autre schéma utilisé dans The Good Wife. Car Alicia Florrick a laissé de côté sa carrière professionnelle (destinée à devenir une brillante avocate) pour celle de son mari. Devenant ainsi (déjà) cette bonne épouse, mère élevant ses enfants, se cachant derrière la silhouette médiatique de son mari. Et quand cette dernière vole en éclat, lui donnant une posture honteuse, tête baissée, elle décide de reprendre son ancien travail.
Ce season premiere nous donne le la. Construction d’épisodes en deux temps. Un côté procedural, l’affaire de la semaine et un autre feuilletonnant concernant les déboires judiciaires de son mari. De ces blocs narratifs jaillit la personnalité d’Alicia. Entre deux batailles. Au travail face aux messes basses, à son statut public peu enviable, mais aussi face à elle-même, devant reprendre confiance après une longue absence des tribunaux. A la maison (et en prison) où l’amertume peut reprendre son droit sur un visage moins fermé, et face à une belle-mère possessive qui garde les enfants. Les deux univers, liés et poreux par nature, se contaminent, se dressent l’un contre l’autre (ou avec l’autre), à l’issus d’une affaire remportée grâce à l’aide de son mari depuis la prison.
Julianna Marguiles trouve un rôle en or pour signer son retour sur les écrans. Sur la vague hype des retours de quadras en héroïnes (Courtney Cox dans Cougar Town ou Jenna Elfman dans Accidentally on Purpose), elle s’offre la meilleure part du gâteau. L’actrice porte la série sur ses épaules, campe une Alicia Florrick tout en rage contenue et manque d’assurance, soulignée par ses traits froids et fermés, ses tailleurs stricts et sa démarche fière cassant les bruits de couloir lors de son passage. Elle incarne l’image de la femme forte, indépendante et sacrifiant son honneur (malgré elle) pour maintenir son foyer. Sorte d’esprit d’abnégation dans une Amérique qui condamne l’adultère mais ne cautionne pas le divorce. Heureusement, les scénaristes éviteront la charge puritaine, et feront d’Alicia Florrick une autre femme moderne, à la volonté inébranlable et la main lourde quand il s’agira de gifler son mari après la conférence de presse post-scandale.
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