Terme à la mode de l’année, la cougar s’invite sur le petit écran. En passe de détrôner la MILF (Mother I d’Like to Fuck). Ici, c’est Courtney Cox qui porte le costume, pour son retour à la sitcom après l’arrêt de Friends. Elle incarne donc la quadra en manque de sexe, tentant sa chance auprès de petits jeunes (la vingtaine d’années) pour retrouver un peu de self-estime.
Pendant longtemps, passée la quarantaine, la femme était vue comme une mère asexuée. La mentionner aujourd’hui en indépendante et libre sexuellement fait partie de ces évolutions logiques de la libération des mœurs. Intéressant d’un point de vue socioculturel, mais dont l’intérêt dramatique reste finalement assez limité. Oui, les quarantenaires, mères, célibataires ou divorcées ont le droit de coucher, avec des jeunes comme des vieux. Une fois le fait adopté, on remballe, il n’y a plus rien à dire. Sur un mode comique, en revanche, en jouant sur la morale très puritaine américaine, on trouve un champ de possibilités plus vastes. C’est certainement sur cette base que Bill Lawrence (Spin City, Scrubs) a voulu basé sa nouvelle sitcom.
Choisir Courtney Cox en héroïne, c’est s’assurer une confortable publicité, une actrice capable de tenir le show sur ses épaules, de relever le challenge de la comédie et en prime, de mettre une belle femme à nouveau à l’écran. Ce dernier point fait cruellement du mal à la série. Difficile de croire en effet, que la belle Courtney soit condamnée au célibat. Et ce n’est pas son inspection en entame d’épisode qui viendra nous prouver le contraire. Usine à fantasmes diverses, Courtney Cox serait capable d’attirer tous les garçons de cette Cougar Town dans son lit avec un seul battement de cils. Mais Lawrence, peut-être conscient de cette faille, va jouer sur la psychologie de son personnage principale. Excessive, hystériques, Jules ferait fuir le mâle par tant d’agitation, de cris, de punchlines nourries à l’insécurité.
Enfin difficile de succomber au ton vulgaire. Jamais drôle, souvent gras, l’humour agit comme un vrai repoussoir. Courtney Cox se noit dans cet océan de médiocrités verbales au vocabulaire limité. L’humour en dessous de la ceinture, la blague potache de camionneurs au menu, constat surprenant pour un auteur qui n’avait plus rien à prouver après avoir dominé le comique politique et celui médical par un sens inné de la blague, fine et rythmée. Ici on se bat pour esquisser un sourire. On se cache le visage. Non pour rire, mais par consternation devant un tel spectacle.
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