Les terres du milieu. Pas celles de Tolkien. Encore moins le territoire fantasmé de Bayrou. Mais celles d’à peu près nulle part. Comme nous l’indique une voix off en prélude. Perdu dans l’espace de l’Indiana. Etat vert des Etats-Unis, dans une petite ville sans intérêt. The Middle raconte la vie d’une famille pas tout à fait comme les autres, dans ce patelin paumé.
La famille dans les sitcoms, c’est un classique. En cette rentrée, on a pris connaissance avec la famille Pryor dans Hank (on n’y reviendra plus). The Middle nous présente la famille Heck. Un peu dégénérée, constituée de trois enfants aux comportements ou psychologies pour le moins étranges. Le tout chapeauté par une paire de parents pas plus brillants que leurs progénitures. La voix du début, c’est celle de Frankie, la mère. Elle porte la culotte, tente de concilier son rôle de mère et son job de vendeuse (minable) de voitures. Et dès les premières minutes, on comprendra qu’elle est souvent dépassée. Principal ressort comique : les petits disfonctionnements familiaux qui vous pourrissent la vie, mais qui restent tellement drôles à regarder.
Le pilot fait dans l’hyperactivité. Présentation express des tares génitales (l’ainé mou se promenant en caleçon, la looseuse de fille et le petit dernier, intello un peu flippé (et flippant)), (dé)organisation familiale, univers professionnel et activités extrascolaires. Un programme un peu trop chargé, qui brasse beaucoup d’air, pour un résultat pas vraiment à la hauteur de l’énergie déployée. On sourit de temps en temps, mais rigole assez peu. Enfin la série partage son titre avec une autre freaky family : Malcom in the Middle. Et ce n’est pas le seul point de comparaison. On retrouve des ingrédients de la célèbre sitcom des petits génies turbulents dans The Middle. Mixture pas très bien digérée pour un résultat qui sent parfois le réchauffé.
Malgré tout, il se dégage un parfum envoutant. Comme une série en rodage, on devine un potentiel et des aptitudes. On pencherait même pour une prochaine et complète assimilation du lourd héritage Malcom. Et ainsi, être capable de rebondir sur les qualités de son aîné pour y trouver à la fois sa propre identité et une sorte de caution, sésame pour justifier son existence. Le pilot est parvenu à proposer de bonnes idées (l’essaie d’une voiture où l’on récupère son gosse à la sortie de l’école, la représentation de la jeune fille, schéma un peu mécanique et prévisible, mais effet garanti), ne reste qu’à peaufiner deux ou trois réglages et permettre ainsi au show un fonctionnement à plein régime.
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