Eastwick 01×01 : Pilot

Eastwick 01×01 : Pilot

S’il n’y avait le roman de John Updike et l’adaptation ciné de Georges Miller (avec Susan Sarandon, Michel Pfeiffer, Cher et Jack Nickolson), on chercherait l’inspiration du côté de Desperate Housewives et Charmed.

Cueilli par une voix off nous racontant les déboires des sorcières du coin, promises au bûché, on subit un panoramique nous présentant les trois héroïnes (le pouvoir des trois, etc.…). La blonde MILF (Rebecca Romjin-Stamos), la coincée intello (Lindsay Price) et la mère de famille hyper fertile (Jaimie Ray Newman) constituent le casting de ce drama aux faux airs de fantastique, édulcoré par une louche de soap aux intentions ultra-classiques. Bientôt accompagné par l’ex-membre de la police canadienne d’un Tandem de Choc, Paul Gross.

Le pilot joue son rôle introductif à fond. La petite ville, charmante bourgade où tout le monde se connait ou presque ; les personnages ; les pouvoirs. Avec ce souci mathématique, où l’on verra à tour de rôle se manifester les dons de ces sorcières ordinaires. Et d’attendre l’évidence qui ne manquera pas de pointer son nez avec un timing irréprochable. On n’échappe pas au manque d’imagination, que ce soit dans la nature des pouvoirs (prémonition, contrôle des éléments, commandement aux hommes) ou l’imagerie utilisée (la fontaine classée monument, et cette vision de la lune qui rappelle l’illustration d’un livre de contes pour enfant). Même le petit jeu de perversion, détonateur des manifestations fantastiques, est calibré sur un rythme prévisible.

Les scénaristes prennent des raccourcies énormes pour faire de leurs héroïnes, des « desperate witches ». Où, en l’espace d’une soirée de beuverie sortie de nulle part (elles se connaissent à peine, voire ne s’aimaient pas), deviennent les meilleures amies du monde. Cela s’ajoute à la superficialité de l’ensemble, et marque le show d’une haute teneur en « inspiration ajoutée ». Recréation d’une dynamique qui a marqué, voilà six ans maintenant, les lucarnes américaines. Quand Desperate Housewives remettait le soap à l’heure du soir, en réunissant succès critique et publique.

Eastwick sent le programme arriviste. Composé d’un succès passé (roman ou film), réactualisé par des succès récents (Desperate Housewives), pour un résultat qui manque d’âme et d’un vrai propos. Où la somme de ses influences ne constitue guère plus que l’amas de terre du golem. Etre d’argile, sans âme, piloté à distance. Plutôt que de sorcières, c’est à un autre mythe du folklore hébraïque que l’on pensera.

Lire également:

  1. Melrose Place 01×01 : Pilot
  2. The Vampire Diaries 01×01 : Pilot
  3. Mercy 01×01 : Pilot
  4. Warehouse 13 01×01 : Pilot
  5. The Forgotten 01×01 : Pilot