Mercy 01×01 : Pilot

Mercy 01×01 : Pilot

Les infirmières ont la côte. Cet été, elles étaient à l’honneur dans Nurse Jackie (Showtime) et Hawthorne (TNT). Aujourd’hui, elles officient sur NBC dans Mercy. Revalorisation de ce corps médical après la starification des docteurs. Un chantier intéressant quand il s’agit de les confronter (dans Nurse Jackie récemment, Urgence), à l’opposé de ce qu’entreprend le show de Liz Heldens (Friday Night Lights, Boston Public).

C’était une interrogation sur toutes les lèvres. Comment NBC allait négocier l’après Urgence, dernier grand drama (médical) populaire du network ? Réponse : en occupant le front, avec deux nouveaux programmes. Trauma et ses ambulanciers et Mercy et ses infirmières. Au lieu de créer un autre show médical global, scinder les services, créer des séries comme autant de corps spécialisés. Cette séparation des pouvoirs appauvrit la pérennité du show (mais NBC semble être dans une politique d’immédiateté cette saison 2009/2010), et rend des sujets intéressants un peu vides.

Cette nouvelle attention portée sur les infirmières auraient pu permettre d’éclairer le rapport médecins/infirmières autrement que sur un terrain pugnace. Si l’on peut remarquer, par le passé, la fonction de faire valoir des infirmières (ou infirmiers, ne soyons pas sexistes), aujourd’hui on assiste à un basculement du rapport, avec la vision de médecins imbus d’eux-mêmes, souffrant du complexe de dieu, tout en étant détestables et/ou incompétents. Des machines, qui ne s’intéressent jamais au rapport humain, voient les patients comme de vulgaires outils de travail. Mercy cultive ce cliché. Avec ce ton condescendant, illustré par l’héroïne, revenue de la guerre en Irak (un nouveau modèle type des personnages de cette rentrée), capable de sauver des vies en pleine rue avec une paille et un couteau, de se révolter contre la hiérarchie médicale, n’hésitant pas à se moque ouvertement d’un docteur ou de relever l’incompétence d’un autre.

Outre les répétitions de clichés usés, Mercy semble lorgner du côté de Grey’s Anatomy en privilégiant l’aspect soap à celui médical (en terme d’équilibre, on ne fera jamais mieux qu’Urgence ou Chicago Hope). Et témoigne dans ce pilot tous les mauvais aspects du drama d’ABC. Personnages aux contours fades, empêtrés dans des relations faussement compliqués (lequel choisir ?), philosophant sur la vie (après la guerre en Irak), leur métier (si triste), leurs amours (lequel choisir ? bis). Au moins, on est épargné de la voix off. De la petite nouvelle aux blouses Hello Kiity à la belle infirmière aux coups d’un soir rêvant au prince charmant, on pense beaucoup à Nurse Jackie, le talent en moins, l’ennui consternant en plus.

On évitera les mauvais jeux de mot pour témoigner du ratage de ce pilot, se contentant d’exprimer des sentiments de désaffection à l’égard d’une série qui ne semble apporter rien de nouveau à un genre qui frôle (déjà) l’embouteillage. Coquille vide se rêvant en grand soap médical devra se contenter d’une vulgaire illustration des pires écueils du genre, sans rythme et à l’intérêt inexistant.

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