Retrouver un show comme The Vampire Diaries sur la CW n’étonnera personne. La chaîne cultive ses programmes en fonction de son cœur de cible : les jeunes selon la fourchette des 18/34 ans. Enfin difficile également de ne pas voir dans cette adaptation des livres de L.J. Smith, une volonté de surfer sur le colossal succès de Twilight. Et le network ne s’y sera pas trompé, puisqu’il réalise, avec ce season premiere, son meilleur démarrage.
Pour résumer The Vampire Diaries et se donner une idée de son futur, on pourrait poser une simple addition : Twilight + CW + Kevin Williamson. De la première, on retiendra la romance entre le vampire et l’humaine, avec la seconde, on sait qu’il faudra s’attendre à une orientation très teenage et hype (ce ne sera pas True Blood) et révélé par le troisième, on peut imaginer que cette bande de jeunes auront le droit à leur quota de soap, d’interrogations existentielles, mixés avec un soupçon d’horreur soft.
Au programme de ce pilot, la jeune et belle Elena qui a perdu ses parents dans un accident de voiture dont elle a survécu (pathos, trauma…), son frère qui vit sa dépression dans l’absorption de produits illicites, antagonisme fraternelle (le méchant vampire Damon contre Stefan, le gentil vampire qui ne se nourrit plus d’humains), une voyante (et meilleure amie d’Elena), un lycée rempli de gravures de mode teenage (dans Gossip Girl ou 90210 cela ne choque pas, mais dans une petite bourgade, on s’attend plus à trouver la faune de True Blood). On brasse quelques clichés (le journal tenu par les futurs amants, le brouillard, le cimetière et le corbeau) pour faire genre (on s’attendait à une relecture plus intelligente du scénariste de Scream) et on est en train de regarder un banal show teenage où la première (ou troisième si l’on excepte la séquence pré-générique) victime est la fille qui ne sait pas dire non (un point pour la morale).
Le fait de voir autant de figures imposées (une vraie illustration d’un cahier des charges famélique) paralyse le pilot. Pris dans une toile où l’on célèbre des années de productions adolescentes, l’épisode ne tire pas vraiment parti de son orientation vampirique. L’acteur campant Stefan manque de relief et ne parvient pas à susciter l’effusion érotique que l’on applique au vampire (la métaphore sexuelle indispensable quand on s’attaque au genre). Un Lestat fade et comprimé dans un corps d’ado. Souligné par des dialogues qui ne feront flancher que les cœurs de midinettes en émoi, The Vampire Diaries donne dans la romance puérile. Même si l’on imagine Kevin Williamson pimenter un peu l’exercice, il ne faudra pas s’attendre à l’érotisme redneck façon True Blood.
Si l’intérêt limité que procure se pilot se ressent, on ne pourra pas accuser CW de tromper son public. Il est visé avec précision et le network n’hésite pas à placer son concurrent (et source d’inspiration) direct dans ses promotions. La dernière en date affiche fièrement un « Edgier and darker than Twilight », citation d’une critique fraîchement publiée. Si l’ambition artistique reste pauvre et le résultat à la hauteur de cette ambition, la CW a peut-être trouvé son hit de la saison.
Lire également: