Dernière nouveauté à pointer son nez dans les programmes de la CW, The Beautiful Life : TBL peut se voir en conclusion d’une politique d’auteur. Amorcée par Gossip Girl, continuée avec 90210 et cette année complétée par Melrose Place et The Vampire Diaries.
TBL, c’est un peu la créature de Frankenstein du network. Composée de morceaux issus d’autres shows, pour un résultat qui ressemble à un projet de fin d’étude ou un best of. L’aspect porte-manteau de Gossip Girl, les dramas soapiens entre 90210 (pour les plus jeunes) et Melrose Place (pour l’aspect adulte), et la texture de papier glacé de Vampire Diaries (mais en plus pertinent et pour cause).
Bienvenue dans l’univers de la mode. La « beautiful life » du titre. Encore trop tôt pour savoir s’il est ironique ou non. Fashion week. Les flashs crépitent. On pénètre de l’autre côté du rideau. Hystérie des défilés. Enfilage de robes, derniers ajustements (pour une création très « Tim Burton ») avant l’entrée en scène. Le talon claque sur la piste. Regard vissé sur l’horizon (surtout pas d’ « eye contact » avec une célébrité) et en route pour la gloire. Capté en quelques minutes, tout l’univers de la série nous est (pour ainsi dire) présenté. Quelques lignes de dialogues rebondissent de personnage en personnage. Présentation succincte sans épaisseur. A l’image des mannequins skinnies (on retrouvera certainement l’anorexie traitée plus tard dans la série). Attente de la diva sur le retour (Misha Barton) et c’est le drame. Quelques grammes de trop, et le comeback (l’espoir) tant attendu s’effondre. Saut de génération, et c’est la célébrité pour la petite wanna be.
On pourrait presque s’arrêter là. On a l’imagerie, les thèmes, les personnages et beaucoup de déductions sur les prochaines storylines. Pas besoins d’aller chercher. Ouvrir n’importe quel magazine people où s’étalent les futures intrigues. L’impitoyable univers de la mode. La coke et les paillettes. Culte de l’apparence comme religion. Encore un monde où la fin justifie les moyens. Chantages, coucheries, autodestruction, au programme. Des éléments maison (CW). Mais qui atteint ici une forme de paroxysme qui rend le résultat écœurant. La paire vanité/vacuité trop intense, frontale, premier degré.
Dans cet univers corrompu, on injecte deux figures innocentes. Porte d’entrée et guides pour le public. Le farm boy en novice et la jeune model en mentor (à 16 ans). Disciple et maître. Et futurs amants certainement. Point d’encrage pour le public, le jeune bellâtre rustique. Conflit parental. Point commun entre les deux personnages principaux. Comme un jeu de mécanos, tout s’emboite parfaitement, mais l’évolutivité est impossible. Schéma préétabli, immuable, au son de cloche connu comme une vieille ritournelle (ou un tube vomi sur les ondes jusqu’à écœurement). Cauchemar créatif à l’intérêt zéro, TBL s’adresse au plus tolérant des fans des programmes CW. Drama epic qui ne possède pas l’aspect caustique nécessaire pour sortir d’une imagerie de papier glacé, où même les envolés acides à l’encontre de la profession possède le goût sucré de bonbons inoffensifs.
Après la campagne publicitaire pré-rentrée de Gossip Girl à coup de WTF (pour Watch This Fall), on espère que TBL ne sera pas dans tous les tweets. A l’image de son personnage, retour un peu maudit pour Misha Barton, dans cette nouvelle production signée Ashton Kutcher, qui pourra prétendre au programme le plus vain et vide de cette rentrée 2009/2010.
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Visiblement cette fait et va faire beaucoup parler d’elle (son annulation étant bien entendu tellement rapide que tout le monde en parle), niveau de l’épisode quasi nul . . . J’aime beaucoup A.Kutcher mais là faut avouer qu’il frôle le ridicule avec une série (enfin je n’ai vu qu’une dizaine de minute du pilot)globalement mauvaise et surtout un catsing bien bien pitoyable et vraiment pas original. De plus, quand on lance une série, normalement (mais la CW n’est pas normal) faut avoir une histoire solide, un truc à vendre quoi . . . Ici je n’ai rien vu de cela.