Un épisode prévisible. Mais nécessaire. Et qui abrite un petit miracle.
Prévisible, car la dernière image, traumatique, du précédent, annonçait la suite. Prévisible, encore, car il propose ce que l’on attendait tous : La relation entre Dexter et le Trinity Killer. Quelle nature ? Quelle forme ? Nécessaire, car c’est lui qui permet la transition entre le début de saison et cette suite tant attendue. Nécessaire parce qu’il place une nouvelle configuration, de nouveaux enjeux.
Debra à l’hôpital, Dexter qui va plus vite que la police. Ses activités nocturnes de serial killer focalisent toujours l’attention sur l’exécution. Et l’on oublie trop souvent la formidable aptitude d’enquêteur de Dexter. Esprit vif, affuté, qui voit au-delà des apparences. Il aura fallu la mort de Lundy et Debra blessée pour que Dexter devienne enfin proactif dans l’enquête du Trinity Killer. Et les scénaristes de convoquer les fantômes de la première saison (qui entretient de nombreux rapports avec celle-ci), en jouant, une nouvelle fois, la carte de la petite sœur en danger, et la vengeance pour Dexter. On se demandait comment les scénaristes allaient intéresser Dexter au Trinity Killer. Ils ont choisi le drame, la solution la plus expéditive.
La suite est une évolution logique. Programmée, peut-être un peu trop. Chasse à l’homme, reprise des dernières informations de Lundy. Retour sur les derniers lieux visités. Et déduction rapide (mais erronée). Dexter confronté à une version évoluée de lui-même, jusqu’à la dernière image. Puissante, pressentie, classique (pour la série). On savait que l’on allait arriver à ce point. Carrefour où la vengeance côtoie la fascination, la colère, l’adoration.
On aurait pu s’en tenir là. Episode solide, correspondant aux cahiers des charges du show dans ce type de configuration. On aurait été comblé. Satisfait. Impatient de découvrir la suite. Pas transcendé, justement parce que c’est « seulement » un épisode de transition. Basculement du récit pour amener Dexter là où il devait être. Mais ce serait faire abstraction d’une séquence. Retour sur le parking. Debra et Dexter. Où Jennifer Carpenter se lance dans un monologue d’une intensité incroyable. L’actrice démontre tout son talent, écrase la concurrence, met tout le cast à l’amende, souligné par une excellente écriture. La scène est une merveille, beauté dramatique à couper le souffle. Debra s’y montre vulnérable, fragile, brisée. Jennifer Carpenter s’affirme. S’épanouie et nous surprend par un bel uppercut au menton. On ressort de la scène lessivé. Abasourdi. Perdu, mais avec l’impression tenace et certaine d’avoir assisté à quelque de grand, de fort, et qui restera comme l’un des plus intenses moments de la saison. Et pourquoi pas de la série…
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