Talons qui claquent. Démarche assurée. Tous les regards se tournent. On libère le passage comme la mer rouge devant Moïse. Attendue, vénérée, crainte, Amanda Woodward de retour à Los Angeles. On pourrait s’attarder sur cette image, mais on retiendra davantage sa dernière scène. Visitant son ancien appartement (récupéré par Sydney), sa silhouette se distingue à peine. Présence fantomatique venue hanter un lieu au passé riche en drames. Ce plan n’a rien de gratuit. Il s’appuie sur l’effet nostalgie des spectateurs (enfin, ceux qui ont connu l’original). La touche ultime au grand plan de communication pour sauver la série du naufrage.
Pour mémoire, Heather Locklear était déjà venue au secours de la série originale. Après une première saison timide, sans saveur, prisonnière de sa condition de spin-off de 90210, le personnage d’Amanda Woodward fit sauter le verrou d’une écriture trop timide, pour faire entrer Melrose Place dans l’ère des excès. C’est par elle que vient les manipulations diverses, qui vont transformer le show. Un visage perfide, plus adulte, méchant et qui met le pied dans un engrenage qui va mener la série vers une constante surenchère. Amanda Woodward incarne cette nouvelle orientation.
Son apparition dans le remake ressemble beaucoup à une nouvelle mission sauvetage. Annonces en grande pompe, exposition importante sur ce qui semble être le grand évènement de la série. On ravale les anciennes vérités (c’est elle qui aurait dû se retrouver morte dans la piscine, mais l’actrice ayant refusée le rôle, les scénaristes se sont rabattus sur Sydney) et on déroule le tapis rouge devant celle qui se sera faite désirée. L’effet est immédiat, les commentaires envahissent la toile, on crie déjà au remède miracle. On voit la série repartir sur des bases saines. Excitation prématurée, mais le pôle marketing de la chaîne est aux anges. Il faut dire que la situation semble (semblait ?) désespérée. Avec ses 1.62 millions de spectateurs de moyenne pendant l’automne, Melrose Place est la dernière série du top network (on ne comptera pas l’éphémère The Beautiful Life).
Les producteurs ont tiré leur dernière cartouche avec Amanda. La touche finale a été la révélation des plans de mi-saison : le mystère du meurtre de Sydney résolu et deux personnages principaux évacués (Auggie – Collin Eggesfield et Violet – Ashlee Simpson). Sacrifice du suspense, plan de secours précipité, on sent une production chaotique qui enchaîne les actions miteuses pour entretenir l’attention et rameuter le chaland.
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