C’est un peu le nouveau visage du mal. Après les tueurs en série, les terroristes, voici venu les criminels en col blanc (White Collar). Tous les Madof et Kerviel en ligne de mire. La définition déviera légèrement, en faussaire touche à tout et virtuose arnaqueur, mais l’idée est là.
On retrouve une politique très USA Network (Burn Notice, In Plain Sight, Royal Pains…) derrière le show de Jeff Eastin. Background simple, reposant sur l’alchimie des personnages. Ici, on ressort l’adage des contraires qui s’attirent, parangon des buddy movies classiques, avec la paire improbable de l’agent du FBI qui doit faire équipe avec un escroc fraîchement arrêté (pour la seconde fois) après des années d’ « attrape-moi si tu peux ».
Se déploie une certaine décontraction. De la série qui ne se prend pas trop au sérieux, et dont le but sera de faire passer un agréable moment au spectateur plutôt que de le faire réfléchir. Une attitude louable et parfaitement assumée qui libère du poids des attentes et d’un jugement trop sévère. Ce pilot respire l’efficacité brute. Mise en situation rapide et rythmé pour entrer dans le vif du sujet : la relation entre les deux personnages et comment va-t-elle nourrir les enquêtes. Première bonne idée : évacuer toute antipathie entre les deux hommes. La suspicion en arrière plan, s’opèrent de vrais échanges sincères, respectueux, avec ces légers sous-entendus qui dynamisent l’ensemble.
Dans son aspect policier, le show n’offre aucune particularité, sinon celle de l’ultra-spécialisation. Centré uniquement sur un type de criminalité, on se demande si les scénaristes vont trouver suffisamment de matière à long terme. Bien sûr, Eastin épice l’ensemble d’un fil rouge, trame se déclinant sur toute la saison (série ?). Procédé devenu classique aujourd’hui, qui permet de jouer sur tous les tableaux. Adopté le style du formula show (pour le spectateur occasionnel), tout en ménageant un travail sur la longueur (et récompenser le spectateur fidèle).
La chaîne se bâtit un petit cheptel de séries dynamiques et fun. Représentant de la cool attitude avec en tête Burn Notice (et son remarquable succès). Il est encore trop tôt pour savoir si White Collar répondra présent avec la même réussite (sa programmation en pleine saison joue en sa défaveur, contrairement à Burn Notice et sa diffusion estivale), mais le show possède certains atouts, qui, joués correctement, pourraient se révéler bénéfique et fructueux.
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